Diplôme d’Université (DU) « Adolescents difficiles : approche psychopathologique éducative. »
Promotion 2021-2022
Après avoir obtenu en 2022 le Diplôme d’Université (DU) « Adolescents difficiles : approche psychopathologique éducative. »*, Jean – Christian Dhavernas, notre chef d’établissement coordinateur revient sur les raisons qui l’ont conduit à cette formation, sur ses bénéfices et nous confie ses aspirations. L’occasion pour lui de retire cette année de formation et de nous parler de sa vision du bien-être à l’école.
Quelle ont été vos motivations pour réaliser ce DU ?
On assiste à un phénomène d’« accélération » tous azimuts : dons le domaine éducatif, c’est tout aussi vrai. Même si je ne suis pas un adepte de l’étiquetage en « générations X, Y, Z », force est de constater que les générations semblent se succéder plus rapidement, et avec elles, leurs espoirs et leurs difficultés. Cela requiert de notre part d’avoir « des yeux pour voir » les défis anciens et actuels. Ce DU sur les adolescents en difficulté permet une mise à jour sur des questions classiques que pose l’adolescence, et offre des éléments de discernement sur des questions nouvelles comme les troubles de l’identité.
Que retirez-vous de cette formation à titre personnel et pour l’établissement ?
C’était une formation très dense, qui a l’avantage de permettre à des professionnels de secteurs différents (scolaire, éducatif, judiciaire, hospitalier…) de se rencontrer. Je retire donc déjà de cette expérience l’importance pour notre établissement de connaître us les acteurs intervenant sur son territoire. J’ai pu également authentifier des ressources nombreuses, comme par exemple des possibilités d’intervention de professionnels dans l’établissement: c’est ainsi que nous avons sollicité Fabienne Boulard, de la Police Nationale, pour sensibiliser les adultes à la question des violences intrafamiliales. Enfin, en termes de méthodes travail, j’ai découvert certains outils qui favorisent inintelligence collective et qui peuvent renouveler et inspirer nome manière de réfléchir en groupe.
Quelles actions sont prévues dans l’établissement concernant le bien-être : aujourd’hui et demain ?
Depuis deux ans, nous avons engagé un vaste programme de formation des membres de notre communauté éducative, avec un objectif bien précis : outiller chacun pour qu’il puisse, en prenant et gardant la place qui est la sienne, accompagner un élève dont il perçoit un mal-être. Cette juste distance est un chemin exigeant : il s’agit en effet pour l’adulte de repérer les signaux même faibles d’un mal-être, d’oser la parole juste si nécessaire, d’alerter quand il le faut… et de savoir passer la main pour ne pas se substituer aux professionnels. Cette formation est continue pour les infirmières et les personnes du Point-Écoute ; elle a pris la forme pour toute l’équipe de vie scolaire (RVS, assistants d’éducation) et l’équipe de direction d’une « Formation aux Premiers Secours en Santé mentale », formation proposée ultérieurement aux enseignants volontaires. L’équipe de Pastorale a aussi suivi un intéressant programme de formation à l’écoute. En parallèle, l’équipe de vie scolaire s’est formée à la méthode de préoccupation partagée.
Et si vous aviez un rêve …
Ce serait d’abord un écueil à éviter pour une communauté éducative : celui du fantasme de la toute-puissance face au mal-être de nombreux jeunes. L’école est nécessairement une caisse de résonance de ce mal-être mais elle ne peut répondre à toutes les demandes. C’est un équilibre délicat : d’un côté, les progrès des sciences cognitives mettent mieux en évidence les causes de certains troubles d’apprentissage; de l’autre, on ne peut, à moins de remettre en cause le pourquoi d’une école, emboiter le pas à une médicalisation systématique de toute difficulté ou échec scolaire.
En réalité, le bien-être ne se commande pas, et c’est plutôt une bonne nouvelle ! II comporte bien sûr une dimension individuelle, qui a été prioritairement évoquée ici, mais on ne peut oublier que le bien-être est aussi le fruit d’un climat scolaire, d’une dynamique d’ensemble. Mon rêve serait donc celui-ci: pouvoir mieux actionner les leviers collectifs du bien-être !